jeudi 27 août 2009

Glühend - 2

2

Je ne les rouvris que plusieurs jours plus tard. J’avais toujours atrocement mal et mon médecin s’excusait déjà de me faire sortir du coma artificiel dans lequel on avait cru bon de me laisser. Je n’écoutai pas ses raisons. Je criai à l’aide. Au coin de mes yeux, j’aperçus Khira dans les bras de Till. Tous deux avaient une sale mine, comme s’ils n’avaient pas dormi depuis des semaines. Mon fils aussi était là. Et ma demi-sœur.
‘Ecoutez Monsieur Kruspe… Je sais que la douleur est pénible. Sachez qu’on va vous rendormir dès que vous aurez répondu à la question…’
J’avais envie de l’étriper – de tous les étriper ! Mais pourquoi n’agissaient-ils pas pour faire cesser cette douleur ?!
‘Vos proches ici présents se retrouvent dans l’incapacité de prendre la décision à votre place. Monsieur Kruspe, s’il vous plaît, écoutez-moi…Bon, infirmière, donnez-lui une autre dose de morphine…Monsieur Kruspe ?’
‘J’ai mal !’
‘Oui, je sais. Mais vous devez répondre à ma question d’abord. Vous avez été gravement brûlé sur une majeure partie de vos membres, ainsi que votre torse et votre visage. Nous avons tout fait pour sauver vos membres mais il semble évident que votre jambe droite ait été trop touchée…’
‘Faites quelque chose ! J’ai mal !’
‘Ce sera bientôt fini, je vous le promets. Il semble que tout espoir soit perdu pour votre jambe. Nous vous proposons de l’amputer pour éviter les risques de gangrène…’
‘Quoi ?’
‘Nous vous conseillons d’amputer votre jambe pour…’
Le temps se paralysa d’un coup. Je m’aperçus que Khira était en larmes dans les bras de Till – que Claudia, ma demi-sœur, était livide – Merlin faisait une grimace attristée. Dans le fond de la pièce, Paul aussi était là – les yeux brillants, comme s’il pleurait.
‘Non.’
‘Monsieur Kruspe…’
‘Non, non, non…je veux pas, je veux pas…’
‘Ecoutez, Monsieur Kruspe, votre vie est en danger…’
‘J’ai maaal !!!’
‘Je le sais bien…’
Le doc soupira ; Paul baissa la tête et sortit ; Till fronça les sourcils, le regard gorgé de compassion ; Khira se mordillait les lèvres ; Merlin se grattait l’épaule, gêné de me regarder. Mais bordel !! Pourquoi voulez-vous me faire ça !? C’est ma douleur qu’il faut m’enlever, pas ma jambe !
‘Permettez-moi d’insister Monsieur…’
‘NON !!!’
‘Papa, je t’en prie…’
Khira s’approcha du bord du lit et se pencha vers moi. Elle fixa son regard larmoyant sur mon visage et caressa un bout de ma joue ; je compris à l’instant que j’avais la tête emballée dans des bandages. Je voulais la supplier mais elle me somma de me taire d’un doigt sur les lèvres.
‘S’il te plaît, Papa. Je veux pas te perdre…’
Sa peine me coupa le souffle. Je voulais refuser à nouveau. Ma jambe, j’y tiens, bordel de merde ! Mais les larmes qui glissaient de son petit nez et qui arrosaient le mien, firent voler mes dernières forces en éclat. La faire souffrir elle, non ; pas ma petite, pas mon petit bijou. Et en même temps, je compris que ma douleur cesserait dès qu’ils me feraient à nouveau dormir, et pour ça, ils devaient entendre ce qui leur conviendrait…même si accepter était vraiment la dernière chose que je voulais.
‘D’accord…’
‘Vous acceptez, Monsieur Kruspe ? Vous êtes sûr ?’
‘OUI !!!! Faites-moi dormir !!!! Maintenant !!’
‘Je t’aime, Papa…’
‘Je t’aime auss…’
Mes yeux se fermèrent tout seuls.

[c'est par ici la suite! http://doomkrusmannders.blogspot.com/2009/09/gluhend-3.html ]

samedi 22 août 2009

Glühend - 1


Glühend

1
21 décembre 2009. Je crois que pour ce dernier concert de l’année, je m’emportai un peu trop. J’étais littéralement électrifié. Pour moi, ce final au Velodrom de Berlin, c’était comme fêter toutes ces années de dur labeur, toutes ces années de succès grandissant – pas vraiment y mettre un point final, car notre tournée devait se prolonger l’année suivante, mais y mettre la cerise sur le gâteau. J’étais surexcité ce soir-là. Je ne tenais plus en place. Et je voyais que les fans aimaient ça. Les voir m’encourager à être encore plus frénétique était électrisant, presque galvanisant – embrasant. Oui, embrasant.
C’est bien le mot ! Ce soir-là, je me croyais littéralement invincible : mes groupies en pleine effervescence se battaient à mes pieds ; les mecs de l’équipe s’empressaient de m’apporter mes guitares elles aussi excitées ; même Flake me jetait des clins d’œil satisfaits de temps en temps, à moi qui pourtant communique peu en concert, et surtout pas quand je suis dans mon propre trip. En bref, ce concert avait commencé comme le meilleur des feux artifices, et j’étais fier d’en être l’une des plus pétillantes attractions.
Mais voilà ! il fallut que je m’approchasse trop près de cette putain de cheminée. Je les connaissais par cœur, nos effets pyrotechniques, pourtant – je savais toujours où et quand partirait le prochain feu d’artifice, où et quand le prochain lance-flamme s’enclencherait. C’était mon métier. Mon lot quotidien. Je suppose que ce soir-là, l’effervescence du public me contamina et j’en finis par oublier les règles élémentaires de sécurité. Par deux fois déjà, je faillis me brûler – sur Asche zu Asche, bien évidemment : je perdis légèrement équilibre juste avant de me rapprocher du micro ; sur Du riechst so gut aussi, quand je tentai une esquive près de l’arc de Till. Deux petits écarts qui poussèrent Till à venir me voir vite fait en coulisses pour me dire de me calmer. Un petit sermon de cinq secondes qui ne m’empêcha pas de devenir le spectacle incandescent sur Sonne, la chanson suivante.
Ma seule fierté : je devins littéralement le soleil de la scène pendant cette chanson. Ça, c’est clair ! Et j’avoue : je ne sais pas trop ce qui me prit. Je voulais m’essayer à un petit tour ; je voulais sauter par-dessus la cheminée qui se trouvait en face de moi juste avant qu’elle ne s’enclenchât. Je trouvais le tour impressionnant, et le public aussi. Mais je dus rater mon coup au deuxième refrain, car mon pantalon soudain prit feu. Sentant les flammes lacérer ma jambe droite, je tentai de les éteindre avec ma main mais c’est la manche de ma veste qui s’enflamma à son tour. Par un réflexe idiot, je mis ma guitare de côté pour la protéger, empoignant la sangle pour la passer par-dessus ma tête au plus vite, et ce faisant, je dus faire un faux pas, car je me sentis tomber en arrière. Mon bras embrasé se fracassa au sol sous mon poids et la douleur des os brisés se combina à celle de ma peau fumante. Paniqué à l’idée de ne voir personne accourir pour éteindre les flammes, j’essayai de me redresser et voyais autour de moi des fans hurler, les gars de la sécurité crier à notre équipe, arrivée sur la scène à peine trop tard.
J’étais tombé dans la fosse, dans le creux entre la scène et les barrières, où je cramais devant les yeux effarés de tous. Le temps que l’équipe redescendît avec les couvertures mouillées et les extincteurs, mon corps était déjà à moitié enflammé. Et je me souviens que tout ce que j’arrivais à faire, c’était me tortiller dans tous les sens en criant à l’aide.

Et puis, je dus m’évanouir car c’est le trou noir complet jusqu’à ce que je me retrouvasse sous une des douches en coulisses, Till me tenant par les aisselles et m’arrosant d’eau gelée en gueulant sur nos secouristes pendant que Paul, la main plaquée contre sa bouche, observait mes plaies de manière effarée, Schneider et Oli flanqués à ses côtés, et Flake me murmurant que tout allait bien.Pour moi, c’était une scène tirée de mes pires cauchemars. Ils paniquaient tous ; me le montraient plus ou moins clairement ; et j’avais mal ! Oh, tellement mal ! Dès que je repris assez mes esprits pour trouver mes repères, la douleur se fit intense, aussi aiguisée qu’une lame chauffée à blanc qui me tailladait la peau, qui me grattait les muscles, qui m’échauffait le sang déjà bouillant d’effroi. La douleur était pire qu’atroce : elle me coupa le souffle dès que j’ouvris les yeux, elle me lança de la stupeur en pleine gueule ; elle ne me laissa même pas une seconde de répit. Sous l’eau gelée, j’avais l’impression que mon corps carbonisait – et je me rendis compte que Paul gardait en fait la main contre sa bouche et son nez – ma souffrance m’empêchait de sentir la pestilence que j’étais devenu, mais je devinai – je devinai l’effroyable état dans lequel j’étais.
Et je criai. Je ne pouvais même pas me contrôler – la douleur s’était emparé de mes membres, et enclencha une réaction en chaîne, attaquant mon cerveau puis tout le reste de mon corps, tous mes muscles, tous mes organes, dont mes cordes vocales – et je criai donc, comme un porc qu’on égorge, comme un poulet qu’on étripe. Je criai à en mordre la main de Paul, qui avait répondu au « Fais-le taire ! » de Till en arrachant sa main de ses lèvres pour la mettre sur les miennes, et qui fut ébahi en voyant la marque de ma morsure sur sa peau.
Mais j’ai encore plus mal que toi, abruti ! J’ai maaaal !!!
Till me gifla plusieurs fois ; me prit face à face, son nez collé au mien ; insista pour que je me calmasse ; mais ses mots, qui se voulaient rassurants, s’évanouissaient avant d’atteindre mes tympans. Mon esprit était focalisé sur mes brûlures, et sa voix ne pouvait plus me toucher : je n’avais qu’une seule envie, et c’était de faire cesser cette douleur insurmontable !

Quand l’ambulance arriva, je me sentis encore partir. Till me secoua pour me faire reprendre conscience et pour émettre d’autres sons paternels que je n’écoutais pas. Je voyais sa bouche bouger au ralenti mais je ne le regardais même plus. C’est sur le brancard que je fermai à nouveau les yeux.
[impatient(e) de connaître la suite? allez: http://doomkrusmannders.blogspot.com/2009/08/gluhend-2.html ]

mercredi 19 août 2009

DKMders Mission - episode 9

The mission of “die Doomkrusmannders Mädchen” – episode IX:

What the F*ck!

~big bang at the door – it is smashed up into pieces~
SASHA: What the hell is that?
PITCH: Hey! We’re busy here, so don’t disturb!
JACKIE: But it’s…it’s…
TINE: Oh my…is it?
PAUL (amused): Yes! Morrre fun again!
MIHAEL and TILL: Hm?
SCHNEI: Er…what’s up now?
RICHARD (amazed): Oooh! My sweetheart!
THE DKMders MÄDCHEN: o_O?
~walking through the dust left by the smashed up door, here come 2 bodyguards, and… Caron~
CARON: I come to take him back.
SASHA: No way!
~Sasha rushes to stand in front of Schneider, arms spread in order to let nobody touch her man~
PITCH (cat-like attitude): You’ll have to kill us first – well, Sasha first, then me!
PAUL: o_O? (at Pitch)
PITCH: Sasha is older and stronger than me, you see.
PAUL: Ah, okay!
MIHAEL: Hm! Hm! I don’t think she’s there for Schneider…
~Tine and Jackie frown, both of them taking one of Richie’s arms~
TINE: What?
CARON: He’s mine!
JACKIE: No way!
SCHNEIDER: Are zey gonna fight?
PAUL: Yes! Catch fight in mud!
TILL: In dust, you should say.
PAUL: Oh, yeah… well, mud or dust, never mind! Girls fighting!! YEAH!
~Jackie stands up to face Caron, angry look on her face~
JACKIE: Tine, forget your Kill Bill suit and show her how tall you are!
~Tine, who was already reaching at her yellow suit, gives up the idea and stands in front of Caron~
SASHA: Show her, Tine, show her!
~Pitch sits next to Paul and starts eating popcorn with him; Mihael is totally confused and doesn’t know what to do; Till pats her shoulder reassuringly and gives her some chocolate – Till knows how to get Mihael in his pocket; Jackie and Tine are ready to fight when suddenly…~
CARON: Charlie, Bob – catch them!
~The two bulldogs who look like bodyguards rush to Jackie and Tine and knock them off~
SASHA (outraged): HOW DARE YOU!?
~Sasha runs towards Caron, who is already grabbing Richard; the two bulldogs stands in front of her and take each of her arms~
SASHA: Let me go!!!
CARON: You lost!
SASHA: You b*****!
CARON: Sorry, Mädchen, but what my man wants, he always gets!
RICHARD: You’ve got my strawberry cake? Because they forgot, you know.
CARON: Yes, wrapped in wonderful blue paper, as you wished.
RICHARD: Great!
SASHA: You will regret it!
~Caron and Richard disappear; Sasha still struggles with the two bulldogs, who actually don’t know what they are supposed to do now~
SASHA: Let me go you bastards!!!
~Pitch suddenly realises that she should help; she looks at Mihael, still in contemplation of Till’s wonderful blue eyes; Pitch sighs~
SASHA: Hey!! Won’t you help me!?
MIHAEL: Hm?
PAUL: Why? It’s funny!
~Schneider shakes his head and tries to punch into one of the bulldog men’s belly – Charlie knocks him off immediately~
PAUL: Ach Scheiße!
PITCH: Oh my! Go ahead Paul!
PAUL: What? No way!! I don’t want to die!
PITCH: Pfff! You’re a coward!
~Pitch goes to ask Till to help Sasha; Till looks at her, sceptical~
PITCH: Mihael! Tell him to help Sasha!
MIHAEL: Hm? Oh yeah, sorry – sorry; I was…
SASHA: Yeah, yeah, never mind! Let Till kill the two stupid guys before we can run after Caron!
~Mihael whispers something at Till, who nods and stands up – stretches up his huge, wonderful body in a yawn, then takes his time to walk towards the two bodyguards. Charlie seems to look a bit confused; Bob doesn’t care: he leaves Sasha to Charlie, and stands in front of Till with his head high. Till knocks him off in one second. Charlie is terrified, lets Sasha go and runs away~
SASHA: Thank you Till!
TILL: Kein einfach.
SASHA: What have you thought, you two? (at Pitch and Mihael) We’re a team! And what do you do??? You sit and look at the show!
PAUL: A bit disappointing show actually!
SASHA: You shut up!
PAUL: o_O
SASHA: What the fuck were you waiting for???
MIHAEL: Sorry, I was day-dreaming, and well…
PITCH: I really thought you could fight them, you know.
SASHA: But they knocked off Tine and Jackie, don’t you see???
PITCH: Well, yeah, that’s why I had some slight little doubts…
~Jackie wakes up~
JACKIE: Where is she? I’m gonna kill her! Where is she! Ouch!
~Jackie just stood up but realises that her head still hurt; then Tine wakes up~
TINE: Ugh! Fuck it!
JACKIE: She stole our Richie?
SASHA: Yeah!
JACKIE: Oh shit! Let’s go! Let’s fight her!
SASHA: And together this time! (she looks angrily at Mihael and Pitch) But first, let’s organise!
JACKIE: Yeah! Mihael, you know where she lives!
MIHAEL: Er…well…er…
JACKIE: And gimme your flame-thrower!
MIHAEL: Er…you sure? You know, it can kill!
TINE: Where is Richard?
JACKIE: (at Tine) Caron kidnapped him! (at Mihael) I KNOW it can kill!
PITCH: You didn’t mind when you used it against Maria!
MIHAEL: Yeah, right – but Maria was such a bitch!
~Till nods in approval~
SASHA: Wait! We must organise first and…and…something else.
~Sasha is thinking hard~
TINE: And Schneider? What happened to him?
~everybody turns to face Schneider’s body~
MIHAEL: (wondering) Oh, they killed him?
JACKIE: What?
SASHA (bending): Doom, wake up right now!
PAUL: He’s dead? Good. (winking at Till) Now we’rre only two for 5 girls, héhé!
~Till winks back with a naughty smile~
SASHA: No way!
~Sasha goes to the bathroom. Everybody are looking at each other in wonder. Sasha comes back with a huge bowl of freezing water and pours it onto Schnei’s face. Schnei immediately wakes up~
TILL: A slap in ze face would have been as efficient.
SASHA: I will NEVER hurt my Doom!
TILL: (afraid) Okay.
SASHA: Now we can organise our revenge!

Ich verstehe nicht - 15

  Chapitre XV – Un moulin à paroles               Dès le lendemain de son arrivée, je regrettai d’avoir accepté la compagnie de Paul. ...