dimanche 25 novembre 2018

Amaryllis - Chapitre VI


VI – Le détective


                Trop, c’est trop. J’ai besoin d’en avoir le cœur net.
                Depuis que Till s’est approché de Paul en le reniflant comme un chien et lui a sorti cette remarque étrange : « Tu t’es planté de gel douche ce matin, ou quoi ? On dirait que t’as piqué celui de ta fille, » Paul lui répondant après avoir hésité une demi-seconde de trop selon moi : « Tu vas rire, mais en fait, je crois que c’est celui de Thomas que j’ai utilisé ! » j’ai l’impression que Paul nous cache quelque chose. Je ne suis pas tombé dans le piège de la boutade. Tout le monde s’est mis à rire, Regina la première. Mais moi, je ne me laisse pas prendre au jeu. Paul a changé récemment. Il est différent. Il est moins disponible. Il répond moins souvent au téléphone. Il est rarement chez lui. Il est moins bavard concernant ce qu’il fait de ses journées mais il est redevenu bavard pour sortir des blagues bidon comme avant. Et je veux savoir pourquoi.

                Regina croit que je me fais des films.
‘Une double-vie ? Paul ? Voyons ! qu’est-ce que tu racontes, Chris ?’
‘Je te le dis : Paul se comporte bizarrement depuis un certain temps. Il a radicalement changé. T’as pas remarqué qu’il a souvent la tête ailleurs ?’
‘Oui, mais ça fait quatre ans qu’il est comme ça, tu sais… Le pauvre…’
‘Non, non ! Je te dis, la tête ailleurs, oui, mais pas comme d’habitude : là, il n’a pas la tête ailleurs comme s’il ne pensait à rien. Là, on dirait qu’il pense à autre chose.’
‘Selon moi, ça revient un peu au même…’
‘Je te dis que non. C’est pas pareil. Il y a quelque chose qui le préoccupe. Ça se voit. D’habitude, il se fout de tout… Là, il est différent. Il a changé.’
‘Allez ! Chris, viens te coucher…’
‘Tu ne vois pas ce que je veux dire ?’
‘Là, je vois que mon mari préfère s’en faire pour son ami plutôt que venir me faire un câlin. Je ne vais pas me plaindre, c’est vraiment gentil de ta part – mais tu sais que Paul ne veut pas qu’on l’aide. Tu as déjà essayé, et ça n’a jamais marché.’
‘Oui mais… j’ai peur qu’il nous cache quelque chose de grave, tu comprends ? Imagine qu’il…qu’il ait une maladie grave ? Ou…je sais pas…qu’il…’
                Je secoue la tête en réfléchissant. Si ce n’est pas une maladie, ce serait quoi ?
‘Chris… Viens te coucher ! Tu as déjà passé la journée à te poser des questions et ce n’est pas ce soir que tu trouveras la solution.’
                Je vais me coucher auprès de ma femme, mais je ne peux pas m’en empêcher : au lieu d’aller l’embrasser, comme elle s’y attend sûrement, je me triture la cervelle. Et s’il avait un cancer ? Avec toutes les clopes qu’il se fume maintenant, il bat le record de Richard, c’est certain. Oh ! mon Dieu ! Un cancer des poumons ! ou de la gorge ! Il ne peut quand même pas me cacher un truc pareil. Je suis son ami ! Il me l’aurait dit si c’était ça…

***

                Le lendemain, je décide d’aller le voir. Mais cette fois, je change de tactique. Je me rends chez lui en voiture et me gare dans sa rue, puis je l’appelle. Quand il décroche, je lui demande les trucs habituels : si ça va, si je peux passer. Il me dit qu’il est dans la salle d’attente de son dentiste, qu’il ne sait pas combien de temps ça prendra. Je lui dis que ce n’est pas grave, que je passerai le lendemain. Je raccroche et j’attends.
                Il y a plusieurs choses qui m’ont mis la puce à l’oreille. Déjà, il se laissait vachement aller depuis des années et hop ! du jour au lendemain, il recommence à faire attention à la manière dont il s’habille, il se teint de nouveau les cheveux en brun, il se met du crayon sous les yeux comme avant. Quand il répond au téléphone, ce n’est plus un Allô morne qu’il sort mais un Coucou enthousiaste. Et quand il ouvre sa porte, ce n’est plus l’odeur d’alcool et de renfermé qu’on sent chez lui – c’est celui d’un parfum frais, comme s’il sortait tout juste de la douche. Mais attendez, ce n’est pas ça le pire ! Le pire, c’est qu’il s’est mis à faire le ménage chez lui – Paul qui est pourtant le mec le plus désordonné que je connaisse ! Il a rembauché la bonne qu’il avait virée et a cessé de répandre ses chaussettes et ses canettes un peu partout…
                Je le vois sortir de son immeuble. Je me ratatine tout au fond de mon siège pour éviter qu’il ne me voie. On dirait qu’il cherche ses clefs de voiture. Et là, j’aperçois le bouquet de fleurs dans sa main. Des fleurs ? Mais pour qui ? Il a enfin trouvé ses clefs et sort de la cour. Il se dirige vers son 4x4, monte dedans et démarre. Je décide de le suivre en espérant qu’il ne reconnaîtra pas ma BMW. Au début, j’ai l’impression qu’on va chez Flake ; on roule comme ça pendant quelques minutes. Mais au dernier moment, il tourne et on n’est plus en direction de Prenzlauer. Je le suis toujours. On conduit vers les quartiers peu fréquentables de Berlin-Est, et je me pose des tas de questions. Soudain, Paul met son clignotant et se gare sur la droite tandis que je continue et m’arrête un peu plus loin. Dans mon rétroviseur, je le vois sortir de sa voiture et entrer dans un bar ou un cabaret qui devrait être fermé à cette heure-ci.
                J’attends quelques minutes dans ma voiture ; je m’interroge sur les raisons de sa présence dans une rue aussi malfamée. Puis il ressort en souriant, sans le bouquet. Il se retourne et une fille sort à son tour – elle porte une longue robe bordeaux, un petit chapeau et un foulard autour du cou, qui s’envole légèrement ; elle tient le bouquet près de son visage pour sentir le parfum des fleurs. Paul lui ouvre la portière pour la faire monter. Je n’arrive pas à en croire mes yeux ! C’est qui cette fille ? Elle a l’air deux fois plus jeune que lui même si elle s’est habillée bizarrement, comme dans les vieux films ! Ce n’est pas l’âge qui me dérange – Till s’en tape des plus jeunes encore – mais merde ! C’est…ça ne peut quand même pas être une… une… une prostituée ?!
Je suis sonné à cette idée. Ce n’est pas que je trouve cela inconcevable – après tout, Paul reste un mec, je peux comprendre, on est tous un peu pareils là-dessus – mais merde ! Il peut se permettre tellement mieux ! Vraiment, il ne tourne pas rond…
Paul monte à son tour et redémarre. Je le suis toujours. On sort très vite du quartier sordide et on termine au centre-ville, où il part se garer sur un parking. Pour éviter d’éveiller les soupçons, je pars me garer dans une rue plus loin et je cours vers le parking. Au moment où j’arrive, Paul et l’inconnue en ressortent. Je me cache derrière un arbre pendant qu’ils attendent devant le passage piétons.
                C’est bizarre. Ils ont l’air de bien se connaître puisqu’ils se parlent entre eux – Paul lui sort sûrement des blagues de son cru puisqu’elle n’arrête pas de lui sourire. Mais ils gardent leur distance. Ils ne se tiennent pas par la main, ni par la taille. Donc ça ne peut pas être sa copine. Et elle n’a pas vraiment l’air d’une pute en fait – ni même d’une strip-teaseuse – pas que je m’y connaisse vraiment, à dire vrai… Et puis, s’il s’était trouvé quelqu’un, il nous l’aurait dit, quand même ! Mais c’est qui cette fille, alors ?
                Ils traversent la rue et je les suis à quelques mètres derrière. Je me dis que si je m’approche assez, je pourrai peut-être entendre leur conversation. Je presse un peu le pas mais garde quand même mes distances. Elle lui dit quelque chose que je n’arrive pas à entendre. Je me rapproche encore. Paul lui répond :
‘Ah bon ! Tu trouves ? Pourtant, je ne fais rien de particulier pour.’
‘A part jouer avec tes altères !’
                Ils éclatent de rire et je dois m’arrêter car ils ont ralenti le pas.
‘Décidément, je ne peux rien te cacher – t’as les yeux partout – t’es pire que Schneider !’
‘Mais je suis sérieuse : tu as minci.’
‘Merci, c’est gentil.’
J’aimerais voir leur visage, mais chacun regarde devant soi – sont-ils gênés ?
‘Tiens ! et si tu me racontais la dernière anecdote concernant tes copains !’
‘Alors voyons voir… Ah oui ! j’en ai une bien bonne. Tu sais que Richard est arrivé à Berlin cette semaine pour nous présenter sa nouvelle copine…’
                Là, je n’arrive plus à entendre. On entre dans les rues bondées du centre-ville et quelques personnes se sont faufilées entre eux et moi. Je continue de les suivre du regard pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’ils entrent dans un restaurant assez chic. En m’approchant de la vitrine, je vois Paul parler au réceptionniste ; la fille a le visage tourné vers moi et j’aperçois quelque chose sur sa joue, comme un dessin… (Ah ! pourquoi ai-je oublié mes lunettes ?) Le réceptionniste prend leur veste et les dirige vers une table pour deux un peu plus loin. Dans la pénombre, je n’arrive plus du tout à distinguer leur silhouette.
                Je soupire et décide de rentrer chez moi. De toute façon, je n’en apprendrai pas plus en les attendant dehors.

                Dès que je rentre à la maison, je cherche Regina mais elle a laissé un mot sur la table de la cuisine, au cas où je n’aurais pas lu ses multiples SMS, disant qu’elle est allée chez Jenny, la femme de Flake, pour l’aider à faire un gâteau et papoter entre filles. Bon, je me rends bien compte que Regina en a marre de me voir me faire du mauvais sang pour Paul au point de la délaisser un peu. Mais je n’y peux rien. Je connais Paul depuis si longtemps ! Pour moi, il est devenu mon meilleur ami. Je ne pourrai jamais le laisser tomber. Alors s’il ne tourne pas rond, je dois agir !
                Je prends mon téléphone et appelle Olli. C’est sur son ton relax habituel qu’il décroche, me demande comment je vais, mais je préfère enchaîner tout de suite sur la raison de mon appel.
‘J’ai un truc hyper important à te raconter.’
‘Vas-y, dis !’
‘Tu vas pas me croire mais je suis quasi sûr, non, j’en suis sûr ! Je viens de découvrir que Paul voit une fille !’
‘Ah ouais ?’
‘Oui, je te jure ! Je les ai vus de mes propres yeux ensemble.’
‘T’avais pas oublié tes lunettes ?’
‘Très drôle. Je ne suis pas myope à ce point ! Ils ont mangé au restau ensemble et…’
‘Eh ben, c’est cool !’
‘Comment ça, c’est cool ?’
‘Oui, c’est cool que Paul voie enfin quelqu’un.’
‘Ah non ! mais je ne t’ai pas tout dit !’
‘Ah ?’
‘En fait, déjà – primo : quand je dis que c’est une fille, c’est pas rien, hein ! C’est qu’elle…’
‘Elle est plus jeune que lui ?’ me coupe-t-il.
‘Oui, c’est ça ! Je sais pas quel âge elle a, mais à mon avis, elle est pas plus vieille qu’Emil, si tu vois ce que je veux dire.’
‘Ah. C’est ballot. Mais bon, en même temps… Till aussi en a une beaucoup plus jeune, et ça se passe plutôt bien entre eux – et puis, entre toi et Regina aussi, alors…’
‘Il y a à peine dix ans entre moi et Regina, je te signale. Mais attends ! je t’ai pas tout dit ! Devine où il est allé la chercher en voiture ?’
‘Ben…chez elle ?’
‘Non, il est passé la prendre dans un bar ou un cabaret !’
‘Peut-être qu’elle y bosse ?’
‘Bosser dans un cabaret ?’ m’offusqué-je.
‘C’est quoi un cabaret ?’
‘Olli, voyons !’
‘Ben, quoi ? je sais pas ce que c’est, moi, un cabaret !’
‘Un cabaret, c’est un lieu où y a…des filles qui…’
‘Un strip-club ?’
‘Oui, voilà !’
‘Ah OK ! Et ?’
‘Quoi, et ? Attends, je te dis que Paul sort peut-être avec une strip-teaseuse deux fois trop jeune pour lui, même si en fait, quand j’y pense, elle ne ressemble pas à une strip-teaseuse, quoiqu’il y en ait pour tous les goûts, j’imagine… Mais c’est tout l’effet que ça te fait ?!’
‘M’engueule pas ! Je veux juste dire que s’il veut passer un peu de bon temps avec elle, moi je dis : pourquoi pas ?’
‘Mais…mais…c’est peut-être une strip-teaseuse !!’
‘C’est vrai qu’il aurait pu trouver mieux… Oh ! attends deux secondes !’
                J’entends Olli parler à quelqu’un. Ça doit être Richard parce que, quelques instants après, il arrache le téléphone des mains d’Olli et me sort :
‘T’es sérieux ??’
‘Oh ! Richard, passe-moi Olli !’
‘Non, mais attends, c’est sérieux ce que me dit Olli, là ? Paul a une copine ? Et en plus, c’est une strippeuse ! C’est pas vrai ! Mais c’est excellent, ça. Faut que je le dise à Till ! Et il faut que j’appelle Paul pour les détails, et…’
‘Tu ne vas rien faire du tout, Richard, t’entends ?’
‘Pourquoi ?’
‘Parce que j’ai pas envie que Paul sache que…’
‘Sache quoi ?’
‘Que… que je l’ai suivi, voilà ! Bon, repasse-moi Olli maintenant !’
‘Tu l’as suivi ? J’y crois pas ! Tu l’as suivi comme les détectives privés ? Ha-ha-ha ! Incroyable ! Toi, Schneider, à la morale sans faille, tu as suivi Paul, ton super pote ? Oooh !’
‘Bon, t’arrêtes maintenant ? Et passe-moi Olli !’
‘Oh ! ça va, ça va ! N’empêche, tu viens d’illuminer ma journée ! Je peux tout raconter à Till ? S’te plaît !!’
‘Richard, arrête, tu veux !’
‘S’te plaît ! S’te plaît !’
‘Richard, si tu…’
‘J’appelle Till !’
‘Richard, TU NE DIS RIEN A PAUL !!’
‘Oui-oui, c’est bon ! J’te repasse Olli.’

***

                Bon, je n’aurais peut-être pas dû suivre Paul et ensuite tout raconter à Olli. Mais je ne pouvais pas m’attendre à ce que Richard soit là et qu’il raconte tout ! Bien évidemment, le lendemain, tous les autres sauf Paul (fort heureusement) sont au courant, ainsi que leurs femmes respectives, et même Khira ! Richard n’a jamais su tenir sa langue, en effet…
                Mais le pire dans toute cette histoire, c’est que, lors d’une petite réunion exceptionnelle à mon initiative quelques jours après, personne n’est d’accord avec moi !
‘Ouais, et alors ?’ fait simplement Till. ‘S’il a envie de se taper une jeune strip-teaseuse, pourquoi pas ? Je suis content pour lui qu’il en soit encore capable.’
                Richard éclate de rire. Olli et les femmes essaient de se retenir. Flake sourit et boit une gorgée de son café.
‘Bah ! t’es dégueu, Till !’ lance Khira.
‘Quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit de mal encore ?’
‘Et moi, je vous dis qu’il y a quelque chose de pas normal !’ insisté-je. ‘Pourquoi il nous la présente pas, hein ?’
‘Il a peut-être pas envie de recevoir le même genre de réactions que pour Richard,’ ricane Till.
‘Bon, ça va, vous arrêtez là ! C’est de Paul qu’on parle de toute façon,’ s’énerve Richard en allumant sa cigarette.
‘Peut-être que leur relation n’est pas encore assez sérieuse pour que Paul ait envie de nous la présenter…’ propose Olli. ‘Après tout, c’est toi-même qui as dit qu’ils ne se tenaient pas par la main ou quoi que ce soit de ce genre – peut-être qu’ils se voient sans plus.’
‘Ou peut-être que c’est une pute !’ lance Till en se marrant.
                Je lève les yeux au ciel mais me réjouis en voyant les autres ignorer sa remarque.
‘Il lui a offert un bouquet de fleurs quand même !’ signale Richard.
‘Oui, c’est vrai, mais tu peux offrir des fleurs à une fille que t’aimes bien mais…sans plus, non ?’
‘Non, pas moi !’
‘Tous les hommes ne sont pas comme toi, Richard,’ constate Lidja, Olli hochant la tête pour l’approuver.
‘Je pense que ça dépend des fleurs, en fait,’ commence Regina.
‘Oui, c’est vrai !’ s’exclame Till. ‘C’était quoi, comme fleurs ? Des roses rouges ?’
                Les femmes s’esclaffent toutes.
‘Non, c’était…des fleurs bizarres.’
‘Des fleurs bizarres, hein ?’
                Till se tape sur la cuisse en se marrant.
‘Oui, enfin…je connais pas le nom de toutes les fleurs non plus, moi !’
‘Calme-toi, Schneider !’ me rassure Till. ‘Il n’y en pas beaucoup des sortes de fleurs qu’on offre. Elles ressemblaient à quoi ?’
‘Je sais pas…elles étaient grandes, comme des grands lys blancs, mais rouges…’
Ils me dévisagent, l’air circonspect.
‘J’avais pas mes lunettes, en fait.’
‘Ah ! ben, tout s’explique alors !’ remarque Richard, en riant avec Till.
‘Mais j’ai très bien vu ce que j’ai vu !’
                Flake chuchote quelque chose à l’oreille d’Olli, qui met son ordinateur portable sur ses genoux et commence à pianoter. On dirait qu’il lance une recherche Google car quelques secondes plus tard, il montre son écran à Flake, qui approuve, puis me montre la photo en demandant :
‘Ce sont ces fleurs-là que tu as vues ?’
                Je m’approche pour mieux voir.
‘Oui, je crois bien…’
                Till a perdu son sourire.
‘Je suis trop fort !’ se glorifie Flake.
‘Alors, là, mon Flakounet, tu m’épates !’ lui sort Jenny. ‘C’est quoi, au juste ? les fleurs préférées de Paul ?’
‘Oh ! sûrement !’
‘Elles sont belles,’ fait Regina.
‘C’est quoi comme fleurs ?’ demande María.
‘Des amaryllis,’ répond Till étrangement sans enthousiasme.
‘Mais vous comprenez donc pas ?’ les coupé-je. ‘Cette fille…elle doit avoir vingt ans à peine ! Et en plus, elle…’
‘Et alors ? Paul a encore le droit d’avoir une sexualité,’ dit Till d’un ton sec.
‘Surtout après quatre ans d’inactivité !’ fait Jenny.
                Tout le monde ricane, moi pas. L’idée que Paul puisse ne serait-ce qu’apprécier ce genre de filles me déçoit profondément. J’aimerais aller le voir et lui en toucher deux mots ; mais lui avouer que je l’ai suivi ? Non, ça, je ne peux pas. Je connais le Paul – il est suffisamment susceptible pour en faire toute une histoire…

[Suite]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ich verstehe nicht - 15

  Chapitre XV – Un moulin à paroles               Dès le lendemain de son arrivée, je regrettai d’avoir accepté la compagnie de Paul. ...